a notion d’obscène est-elle encore pertinente aujourd’hui, dans notre « société du spectacle » et de « l’hyperconsommation », où l’on croit avoir tout vu, où l’on considère être au-delà de toute transgression ? Si oui, comment l’obscène se manifeste-t-il ?
A-t-il subi des déplacements et dans quel sens ?
....Ces journées d’étude prétendent approfondir ces questions dans le champ de la création francophone au féminin de ces douze dernières années (théâtre, cinéma, danse, arts visuels), afin d’examiner s’il y a une ou plusieurs visions féminines sur le sujet, si ce regard de femme est différent ou significatif, s’il opère des dérivations (du physique vers le sentimental par exemple), des prolongations ou de nouvelles manifestations.
....L’obscénité étant intrinsèque à la représentation elle-même, il faut la dire, la donner à voir ou la percevoir comme telle pour qu’elle existe, d’où sa mobilité et son caractère insaisissable et déconcertant. Traditionnellement connotée d’un sens moral et esthétique négatif, nous sommes persuadés que, par les liens privilégiés qu’elle entretient avec d’autres problématiques (tant privées que socio-politiques), elle dévoile des fractures, des malaises et contribue à l’émergence de sensibilités nouvelles qui questionnent ou remodèlent les canons de représentation et les visions du monde – qui, même si leur pluralité est communément admise, tendent parfois à une dangereuse globalisation.

Domingo Pujante
Joëlle Sallets

  © OB/SCéNA 2007. Dep. de Filologia Francesa i Italiana. Universitat de València