Dans le journal de la radio flamande, Ludo Martens, président
du PTB, a
déclaré jeudi soir 18.01.01 que selon les informations
qu'il a obtenues, "l'
assassinat du président Kabila a été l'acte
d'un garde du corps qui est
entré dans la salle où le Président Kabila
parlait avec l'un de ses proches
collaborateurs. Le garde du corps a fait semblant de vouloir dire
quelque
chose au Président, il a dégainé son revolver
et tiré à bout portant sur le
président. La personne a voulu s'enfuir et a employé
son arme pour se
défendre. Dans la confrontation qui s'en est suivie, avec
les autres gardes
présents dans la résidence le meurtrier a été
tué. Une enquête a été ouverte
pour savoir tous les contacts que cet assassin a eus et ainsi découvrir
les
complices et commanditaires de ce crime."
Ludo Martens a aussi déclaré à Pierre Bigras de
l'Observatoire de l'Afrique
central que le garde du corps en question, originaire du Kivu, aurait
remplacé, il y a trois mois, le garde du corps personnel du
président.
Dès lors se pose la question évidente si le garde du
corps n'était pas un
infiltré, qui a bien été entraîné
et préparé son coup? En plus le journal
congolais Le Palmares ajoute dans son édition de vendredi que
le tueur
aurait reçu l'arme d'une femme faisant partie de la garde présidentielle.
Si ce fait serait confirmé par l'enquête la possibilité
d'une action
exécutée par des services hautement spécialisés
devient donc plus que
probable. Ce sera aux autorités congolaises de mener l'enquête
et de
dévoiler les commanditaires de cet assassinat.
Nous répétons que cet assassinat (cfr le premier communiqué
du 17 janvier)
vient à un moment où le président Kabila était
en train de gagner d'une
façon impressionante du terrain contre toutes les accusations
qui le
représentaient comme l'obstacle à la paix.
Colette Braeckman du Soir écrit : "il semblerait que
deux des dernières
initiatives politiques du président Kabila aient précipité
sa perte: il
avait récemment rencontré le roi Kigeri du Rwanda
et s'apprêtait à patronner
un accord entre le président burundais, Pierre Buyoya, et
une composante
importante de la guérilla hutue, les Forces pour la Défense
de la
démocratie."
Qui a fait assassiner Kabila?
Le PTB estime que dans la situation actuelle la question de savoir
d'où est
venu l'ordre et l'organisation de l'assassinat de son président
est
extrêmement importante.
Puisque la réponse à cette question indique où
se trouvent les vrais ennemis
de la souveraineté nationale et l'indépendance du pays.
Or on constate que
les gouvernements occidentaux font tout pour éviter une enquête
sérieuse.
Louis Michel, ministre belge des Affaires étrangères,
s'est fait remarquer
par l'annonce mardi soir 16.01.01 à 23h30 de la mort du président
Kabila de
«trois sources sûres». Le ministre n'éprouvait
même pas la nécessité de
camoufler l'existence d'un réseau d'agents que les services
belges ont monté
au plus haut niveau du pouvoir congolais, notamment autour de feu le
président Kabila.
Pire: dans sa déclaration Michel avait laissé entendre
que le président
aurait été abattu "au cours d'un différend
avec des militaires, et cela en
présence de plusieurs généraux auxquels il
venait de signifier leur
limogeage." Tout cela sans qu'il y avait eu une enquête
ou une déclaration
de la part du gouvernement congolais. On ne peut que penser à
l'histoire de
l'assassinat de Lumumba où les commanditaires belges de l'assassinat
avaient
aussi donné la version que Lumumba aurait été
tué par des Congolais, pour
cacher les vrais coupables. La version officielle belge lancée
par le
cabinet de Louis Michel met à nouveau la culpabilité
de l'assassinat de leur
propre dirigeant chez les Congolais. On peut aussi se demander si c'est
à la
Belgique de faire une telle déclaration publique: si le ministre
Michel
avait des faits sur l'assassinat il aurait dû les communiquer
aux instances
congolaises ensemble avec ses sources.
Maintenant c'est clair que la déclaration de Michel ne correspond
pas avec
les faits et on ne peut que constater que le gouvernement belge a fait
preuve d'une mentalité coloniale en voulant agir au lieu des
autorités
congolaises. En plus la déclaration ne pouvait avoir qu'un effet
déstabilisateur.
Or, le peuple congolais gravement choqué par cet odieux crime
attend les
résultats de l'enquête pour savoir qui a commandité
l'assassinat. Malgré les
tentatives de l'Occident de déstabiliser la situation à
Kinshasa en lançant
des nouvelles contradictoires, les kinois ont repris leurs activités
dans le
calme en attendant les communiqués officiels du gouvernement
congolais.
Ce calme dit beaucoup sur la légitimité de l'actuel gouvernement
car on
assiste à une grande campagne de déstabilisation.
Joseph Kabila le nouveau cible de l'agitation
impérialiste
Depuis que le gouvernement congolais a annoncé jeudi la mort
du président et
en même temps la désignation de Joseph Kabila aux fonctions
de chef du
gouvernement et chef de l'armée, la campagne de diabolisation
et de
déstabilisation que l'Occident a menée tambour battant
contre Kabila est
aussitôt détournée contre son fils. Le Monde du
18 janvier lance déjà que
Joseph Kabila aurait participé ou couvert des arrestations
arbitraires et
assassinats d'opposants »
Mais surtout le racisme primaire est employé pour essayer d'opposer
la
population au successeur de Kabila. L'Occident civilisé, qui
a traîté Kabila
comme génocidaire des tutsi au moment qu'il organisait la défense
du Congo
contre l'agression rwandaise, découvre aujourd'hui que le fils
même de
l'ancien président serait tutsi! En effet, la BBC prétend
savoir que Joseph
Kabila serait né d'une mère tutsi et la plupart des messages
répétés dans
les radios et télévisions occidentales annoncent d'emblée
que "beaucoup de
Congolais ne sont pas d'accord avec cette nomination". La campagne
actuelle
contre la personne de Joseph Kabila a été préparée
ces dernières semaines
par le lancement de rumeurs dans la presse congolaise et dans les
mailinglists congolais où l'on pouvait lire à longueur
de journées une
agitation intensivement entretenu selon laquelle « Joseph
Kabila serait un
Tutsi » « qu'il résiderait même
pas au Congo mais au Rwanda » « qu'il
jouerait le même rôle que James Kaberehe »
etc...
Une volonté de mettre sous tutelle la
RDC
Le mot d'ordre central de cette campagne de déstabilisation
est le
soi-disant dialogue intercongolais. Louis Michel a demandé jeudi
matin à
l'ambassadeur belge auprès des Nations Unies de solliciter une
réunion du
Conseil de sécurité avec, à l'ordre du jour, la
relance du processus de
Lusaka.
Ainsi il soutient le plan américain qui circulait déjà
les jours avant
l'assassinat à Washington où selon Le Soir "des sources
semi-officielles
décrivaient un scénario selon lesquels l'équipe
Masire (le facilitateur
désigné à Lusaka) instaurerait une administration
intérimaire dès la
disparition du président avec pour mission d'organiser le
dialogue
intercongolais.". (On ne peut que constater qu'aux Etats-Unis
on était donc
au courant que Kabila allait être assassiné.)
Masire, lui-même, déclare être près
à exécuter ce scénario, en commentant
l'assassinat de Kabila il dit :"le dialogue serait peut-être
plus facile à
l'avenir." Il confirme de se considérer toujours comme
le médiateur désigné
pour le dialogue intercongolais et reste pas prêt à accepter
un adjoint
francophone, comme le gouvernement congolais l'avait demandé
au début.
Notons que ce plan a été rejeté depuis octobre
d'abord par les chefs d'Etats
africains aux sommets de Kinshasa et de Tripoli, ensuite par la résolution
1332 de l'ONU ainsi que par la déclaration du Conseil de Sécurité
du 28
décembre. C'est donc à ce plan que les américains
veulent en revenir.
Vous pouvez lire une analyse minutieuse de la part de Ludo Martens
du plan
de Masire pour la mise en tutelle de la RDC en suivant se lien.
Les chiens de leurs maîtres
Même si ce scénario n'est toujours pas réussi,
il est clair que c'est le
scénario que toutes les agents congolais de l'occident poursuivent
et
exigent d'une seule voix.
Bemba le rebelle mobutiste à la solde de l'Ouganda et
des Etats-Unis
déclare: "il faut organiser une vraie transition, créer
un cadre juridique
accepté par tout le monde. Nous irons là où
Masire nous invitera." Il menace
avec des actions militaires. D'abord il déclaré: "nos
troupes ne prendront
pas d'initiative, sauf évidemment si elles sont bombardées."
Puis il
accusant le gouvernement d'avoir bombardé jeudi soir "ses positions
à
l'Equateur. Cette action montre l'option belliqueuse choisie par le
nouveau
régime en place." Comme d'habitude il n'y a aucune source indépendante
pour
affirmer cette accusation.
Onusumba le rebelle à la solde de Kagame et des
Etats-Unis déclare: "nous
attendons l'ouverture du dialogue avec toutes les forces congolaises".
Entretemps des rumeurs persistent que Kagame aurait donné l'ordre
à ces
officiers d'élite de ce concentrer au nord-Katanga poyur une
attaque vers
Lubumbashi.
Tshisekedi, déclare: "Kabila, comme Mobutu, était
un handicap au processus
de démocratisation. Sa mort devrait donc nous permettre de
faire progresser
notre pays sur la voie de la démocratisation." En ce
qui concerne la
question qui a tué Kabila ce provocateur arrogant déclare
à la BBC: "Je sais
que le mécontentement du peuple n'est pas tout à fait
étranger à ce qui est
arrivé à Kabila." A la question ce que l'UDPS
fera si le dialogue inter
congolais n'a pas lieu, il répond: "Mais l'UDPS risque de devenir
violente à
ce moment-là. L'ensemble du peuple congolais ne peut plus supporter
la
misère." Il affirme aussi être prêt pour lancer
le mot d'ordre de
manifestation à Kinshasa.
Bruits de bottes des paras belges et des anciens
officiers mobutistes
Louis Michel a aussi annoncé la préparation d'une opération
militaire belge:
une avant-garde de 35 militaires est partie en deux vagues mercredi
et jeudi
pour le Gabon. Selon la Libre Belgique du jeudi 18 janvier 360 hommes
sont
prêt à partir dans les deux heures, dès la décision
sera prise. Le même
journal publie d'ailleurs des articles guerriers où on décrit
d'une façon
détaillée et illustrée l'armement de paras, ainsi
que leur morale.
Ainsi un crée déjà un climat dans l'opinion public
belge favorable à une
intervention militaire au Congo. Cette intervention est présenté
comme une
action humanitaire pour évacuer les ressortissants belges. Mais
est-ce que
les ressortissants belges ne seraient pas mieux en sécurité
si Louis Michel
aiderait le gouvernement congolais a garder la stabilité et
faire l'enquête
sur l'assassinat de Kabila au lieu de faire des déclarations
prématurées sur
la mort de Kabila et les conditions dans lesquels l'assassinat aurait
eu
lieu encore avant qu'il y a eue une enquête de la part des autorités
congolaises? En plus se pose la question si l'objectif d'une intervention
éventuelle est bien une évacuation? Dans les années
'60 de telles
interventions ont surtout servies comme prétexte pour attaquer
les forces
nationalistes et pour soutenir les troupes mobutistes.
Notons que il y a quelques semaines au Bénin ces mêmes
paras ont fait déjà
des exercices préparatoires à une intervention au Congo
En même temps Louis Michel a annoncé que l'ambassadeur
belge avait insisté
d'envoyer les paras à Gabon et pas à Brazzaville (tout
prêt de Kinshasa) car
là se trouvent des troupes mobutistes qui se tiennent prêt
à l'action et que
l'on voudrait éviter l'ambiguïté. Or nous venons
d'apprendre que des paras
seraient quand même déjà à Brazzaville à
ce moment.
Le PTB soutient le peuple congolais et ses dirigeants qui se battent
pour la
souveraineté et l'indépendance du Congo.
Il faut aider le gouvernement congolais avec l'enquête sur les
commanditaires de l'assassinat de Kabila. Toutes les informations et
sources
que le gouvernement belge dit posséder, doivent immédiatement
être
communiqué aux autorités congolaises.
Nous exigeons le retrait immédiat des troupes rwandaises, ougandaises
et
burundais d'agression.
Aucun pays sait retrouver sa souveraineté en tenant un soi-disant
"dialogue
avec toutes les forces politiques du pays" en présences de troupes
hostiles
sur son territoire.
Pas d'ingérence militaire au Congo!
Pas d'intervention militaire belge au Congo contre les nationalistes!