Ce que vous allez lire n’est
ni de l’histoire fiction, ni ne se passe dans une dictature du bout du
monde, mais une histoire vraie, qui se déroule aujourd’hui
en France.
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Florent,
salarié de Carrefour Le Merlan à Marseille achète un jour à
prix réduit (2 paquets pour le prix d’un, prix fixé par
le chef de rayon) des surgelés invendables pour emballage
cassé : c’est la pratique habituelle dans l’entreprise.
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A la
sortie des caisses, un vigile le contrôle, pour des raisons
obscures trouve à redire sur le prix payé et
voilà alors Florent convoqué à la direction
où il se trouve en face de 5 cadres et du vigile qui l’obligent à signer un
papier où il « reconnaît » avoir
sorti un paquet de trop.
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A la
sortie de l’entretien, Florent qui est maintenant licencié pour vol,
poursuivi en justice et ne comprend toujours pas ce qui lui arrive, va
voir Momo, délégué CGT et lui demande de le
défendre. Momo c’est l’âme du syndicat, c’est celui que
tout le monde va voir en cas de problèmes et en plus la CGT
vient de gagner les élections.
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Momo
demande au personnel des témoignages prouvant que tout le monde
depuis des années, en accord avec les directions successives,
pratique comme Florent. Dans le même temps il va voir le vigile
en cherchant à comprendre ce qui s’est passé et lui
dit simplement : « au tribunal il faudra dire toute la
vérité ».
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L’après midi même
Momo est convoqué au commissariat, mis en garde à vue, ne
peut téléphoner à personne ni choisir un avocat. Le lendemain mardi 12 une
audience a lieu. 10 mn avant une avocate, malgré
ses protestations, est commise d’office. Au même moment, la famille (Momo est
marié et père de 3 enfants), qui depuis la veille tente
vainement de savoir où est passé Momo, est enfin prévenue.
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A
l’audience le vigile, s’il maintient sa plainte, reprend strictement
les propos cités plus haut et ne porte aucune autre accusation. L’avocat
de la direction, seul avocat présent pour la partie civile,
plaide une demi heure et demande une sanction exemplaire.
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Momo
est condamné pour subornation
de témoin à 6 mois de prison dont 15 jours fermes et 2000
€ d’amende. A ce jour il ne nous est pas possible d’obtenir
une date d’appel avant le 15 novembre et évidemment Momo, agent
de sécurité, pour la double raison de l’acharnement de la
direction et de l’application de lois liberticides (STIC, comparution
immédiate…), est menacé de licenciement.
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Depuis
le jeudi 14 octobre, date à laquelle il a appris la nouvelle, le
personnel est en grève à 80% et les protestations se
multiplient de toutes parts pour ces faits jamais vus en France.
Marseille le 18 oct. 04