LA NOUVELLE MUTATION DU PCF : UN TEXTE DE LA COORDINATION COMMUNISTE !

Après le 30ème Congrès :
Reconstruire un Parti Communiste Révolutionnaire

Le 30ème Congrès « fondateur » du PCF aboutit à clore l'histoire révolutionnaire d'une formation née du combat contre la collaboration de classe et la soumission au capital prônée par la social-démocratie en 1914.

Pour une analyse de classe du monde contemporain

Le capitalisme, au-delà de la « révolution informationnelle » et de la  mondialisation », garde ses traits fondamentaux : propriété privée des moyens de production et d'échange, profit maximum, exploitation de l'homme par l'homme, pouvoir d'Etat de l'oligarchie financière.

Principale productrice des richesses matérielles, la classe ouvrière aux tâches de plus en plus diversifiées, placée toujours au cour de l'affrontement avec le capital, demeure le noyau et la force directrice du large rassemblement anticapitaliste.

Pour vaincre le capitalisme, aucun « dépassement » par réformes accumulées n'est possible. Cette vieille théorie réformiste a toujours été l'alibi de l'aménagement du système monopoliste.

Une véritable stratégie communiste vise à conquérir le pouvoir d'Etat par une révolution ouvrant la voie à l'édification d'une société nouvelle: le socialisme dans la perspective du communisme.

Le système socialiste, grande conquête de l'humanité progressiste, n'a pas été victime d'un échec congénital mais d'une contre-révolution soutenue par l'impérialisme et s'appuyant sur l'opportunisme des PC au pouvoir.

L'abandon des principes révolutionnaires a conduit à la liquidation des Etats socialistes et des Partis communistes.

L'impérialisme, nord-américain en tête, instaure un nouvel ordre mondial: déréglementations, privatisations, baisse des salaires réels, chômage massif (1/3 de l'humanité), guerres pour conquérir de nouveaux marchés et écarter les rivaux, tel est le programme du capital financier. Les contradictions entre pays capitalistes sont fortes et débouchent sur une insécurité permanente. La re-colonisation des pays dominés est en marche. Après l'Irak, la guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie montre que les impérialistes ne reculent devant rien pour assouvir leur soif de profits. Il est scandaleux que des ministres se réclamant du « communisme » soient restés membres d'un
gouvernement belliciste. C'est la rupture avec l'héritage anti-guerre et anti-impérialiste du PCF.

Partout, l'objectif du capital est de durcir ses formes de domination de classe pour assurer rentabilité financière et pérennité du système. Contre un tel adversaire, l'aménagement des institutions internationales (cf. documents du Congrès) est un vou pieux.

Il faut l'union dans les luttes des peuples des métropoles et des pays dépendants, contribuer à la renaissance du mouvement communiste international, base pour le rassemblement des forces démocratiques contre les guerres, le pillage et la misère.

L'Union Européenne est l'instrument des transnationales. Elle assure la domination renforcée du capital par les attaques multiformes contre les droits sociaux, les libertés y compris syndicales, les statuts, emplois, acquis sociaux. L'UE constitue le moyen choisi par la bourgeoisie monopoliste pour casser la souveraineté nationale, les services publics, cadres trop contraignants pour son exigence de profit maximum. Penser que l'on peut transformer l'UE par simples mesures d'aménagement comme l'avançait la liste « Bouge l'Europe » est une chimère. Il faut combattre frontalement cette Europe capitaliste, reconquérir la souveraineté nationale, défendre les revendications sociales, développer la démocratie pour assurer un avenir socialiste à la France et à l'Europe.

Exigeons le retrait des ministres PCF du gouvernement !

La politique du gouvernement Jospin-Voynet-Gayssot s'inscrit dans la continuité de celle du gouvernement Juppé : positive pour les patrons et la Bourse (+ 30 % l'an passé) sombre pour les travailleurs, les chômeurs et leur famille : privatisations portées à un niveau record (plus que Juppé et
Balladur réunis, 180 milliards contre 123 !), loi Aubry sur les 35 h qui s'inscrit dans la flexibilité et la destruction des conventions collectives, attaques contre l'épargne populaire par la baisse du livret A, poursuite et accélération du plan Juppé de casse du service de santé publique (la lutte des hospitaliers en témoigne), menace sur les retraites, austérité salariale, refus d'augmenter les minima sociaux, casse des monopoles EDF/GDF, privatisation rampante de l'Education Nationale (sous la houlette du sinistre Allègre), refus de régulariser les « Sans Papiers », passivité face aux multiples suppressions  d'emplois : Michelin, Moulinex, lainière de Roubaix...

Le refus d'une véritable alternative au néo-libéralisme met en selle l'alternance à « l'anglaise » ! gauche plurielle / droite sans danger pour le capital et peut même renforcer les courants populistes et néo-fascistes
.
La participation gouvernementale se révèle bien être les « travaux pratiques » de la mutation, les ministres PCF servent de caution « sociale » à la politique des monopoles et visent à éteindre les luttes. Les dégâts opérés par la politique du capital et du gouvernement à son service entraînent maintes souffrances et résistances. Notre place de communiste est aux côtés de ceux qui se battent, on ne peut être du côté des exploiteurs et des exploités : camarade, il faut choisir ton camp et exiger le retrait des ministres PCF du gouvernement !

La mutation ou « Chronique d'une mort annoncée »

La destruction de ce qui fut un grand parti révolutionnaire vient de loin.

Les abandons successifs : marxisme, parti d'avant garde, révolution socialiste, pouvoir de la classe ouvrière et de ses alliés ont conduit à une «mutation » réformiste qui vise à faire émerger un «nouveau parti».

Son bilan est catastrophique, affaiblissement du Parti dans tous les domaines : hémorragie militante, électorale, capacités d'intervention et d'action plus que réduites, « l'Humanité » sans contenu de classe ni ses outils révolutionnaires est menacée de disparition.

Le problème est avant tout politique et traduit la désaffection croissante des adhérents du Parti ; malgré cela, l'autosatisfaction de la direction persiste. Le 30ème  congrès ne trouve rien de plus «moderne» que de s'attaquer aux cellules et sections d'entreprise ! Elles constituent pourtant la principale démarcation organisationnelle avec la social-démocratie. En lieu et place, la direction veut faire du «sociétal» (alors que tant la question des femmes que des immigrés a sa source dans l'entreprise capitaliste). Les réseaux qui ont déjà détruit la JC, additionnés aux Espaces-Citoyens transforment le Parti en club de discussions stériles.

Le Congrès de Martigues ressemble à celui social-démocrate d'Epinay : on adhère le matin et on est promu dirigeant le soir !

Le nouveau Comité National est composé pour plus de la moitié de  personnalités investies dans les «institutions» ce qui ne peut qu'accroître l'électoralisme. En bref, le 30ème  congrès parachève la transformation social-démocrate du Parti, véritable reniement du sacrifice de nombreux militants, parfois au prix de leur vie, pour édifier un grand parti révolutionnaire.

Quelles perspectives pour les révolutionnaires?

La nouvelle « force » fondée à Martigues gardera formellement le nom de  communiste » mais ne sera rien d'autre qu'une formation politique intégrée au système, satellisée au Parti Socialiste (ne serait  ce que pour avoir des élus) et soumise à l'idéologie dominante. Militants du PCF, nous n'y avons pas adhéré pour aménager un système incapable de satisfaire les besoins mais pour le renverser et édifier le socialisme.

Nous n'avons nulle vocation à constituer l'aile gauche du « parti muté» au nom d'une « unité » qui reviendrait en raison de la domination de  l'appareil » à cautionner la liquidation.

Ne se sentant pas engagés par les choix réformistes du 30ème  Congrès, les militants révolutionnaires vont prendre leurs responsabilités et agir pour se rassembler dans l'action, les luttes pour faire vivre une politique communiste indépendante dans les Entreprises et les quartiers populaires.

Le combat est difficile, mais il n'est pas d'autre salut pour le communisme en France que l'organisation et le rassemblement contre le capital et le pouvoir pour reconstruire un Parti communiste révolutionnaire.
 
tornat a pŕgina debat Congrés PCF